La Suisse est-elle un pays de libre marché? Non, malheureusement pas. En Suisse, il y a longtemps que l’offre et la demande ne déterminent plus le prix des biens ou des services. Pour un produit sur trois en Suisse, ce sont les services publics qui influencent directement ou indirectement l’étiquette de prix. Dans le jargon, on parle de prix administrés. Un exemple: le marché de l’électricité. Pour les ménages privés, celui-ci est strictement réglementé. Vous, moi, Monsieur et Madame Suisse sommes liés au fournisseur d’électricité de la commune de résidence et sommes donc à la merci des décisions des autorités locales.
Outre les salaires, les prix sont déterminants pour notre pouvoir d’achat. Par le biais des prix administrés, l’Etat influe sur le pouvoir d’achat de nos salaires. Il fait monter les prix et il est coresponsable des prix élevés, c’est-à-dire du fait que nous avons moins dans notre porte-monnaie à la fin du mois. Alors que dans l’Union européenne, 13 pour cent de tous les prix sont administrés par l’Etat, en Suisse, c’est plus du double avec 30 pour cent. Il est donc clair que nous devons agir.
C’est là qu’intervient mon postulat, „Les prix administrés, ennemi du pouvoir d’achat?“, qui charge le Conseil fédéral d’y regarder de plus près. Je demande une vue d’ensemble des prix administrés en Suisse. Mon postulat charge le Conseil fédéral d’expliquer concrètement de quelle défaillance du marché il s’agit et comment il justifie son intervention sur le marché. Et il charge le Conseil fédéral de montrer quelles mesures et quels biens et services permettraient d’accroître la concurrence. Mon postulat renforcerait ainsi la concurrence en Suisse et limiterait à nouveau les prix administrés à des domaines clairement justifiés. Cela renforcerait le pouvoir d’achat de Monsieur et Madame Suisse, car ils ne devraient plus payer le prix administré, qui est trop élevé pour de nombreux biens et services, mais le prix du marché, plus bas.
Je ne comprends pas pourquoi le Conseil fédéral recommande de rejeter le postulat et ne veut pas s’attaquer courageusement au réexamen des prix administrés.
Je vous demande d’approuver le présent postulat et de contribuer à alléger la charge financière de Monsieur et Madame Suisse. Je vous remercie de votre soutien.